Qu’est-ce que l’Intelligence émotionnelle ?
L’intelligence émotionnelle (IE) est un concept qui bouleverse notre vision de l’intelligence. En effet, l’IE tient compte d’éléments plus subjectifs tels que la gestion de nos émotions et celles d’autrui. Afin de mieux comprendre ce concept, nous vous invitons à regarder la vidéo ci-dessous incluant l’intervention de Solène Coriolles, coach professionnel et fondatrice de Koï Coaching. Cet article de blog vous apportera un complément d’information sur le sujet. Bon visionnage et bonne lecture.
Intelligence rationnelle VS Intelligence émotionnelle
Nous, êtres humains, sommes caractérisés par de multiples formes d’intelligence, dont :
- L’intelligence rationnelle mesurée par le quotient intellectuel (QI) ;
- L’intelligence émotionnelle mesurée par le quotient émotionnel (QE).
Bien que le concept d’intelligence émotionnelle soit répandu aujourd’hui, il reste moins reconnu dans son utilité que l’intelligence rationnelle. En effet, l’intelligence rationnelle a longtemps été considérée comme le meilleur prédicteur de capacité intellectuelle et de réussite professionnelle d’une personne. Cette forme d’intelligence se base sur notre capacité à analyser, à synthétiser et à raisonner dans le but d’émettre un jugement et de résoudre un problème. Notre quotient intellectuel détermine notamment notre méthodologie de communication et notre capacité logique.
Mais, la théorie du quotient intellectuel comme seul outil de mesure de l’intelligence d’une personne a été remise en question au fil des années.
C’est en 1990 que deux psychologues américains, Peter Salovey et John Mayer, théorisent pour la première fois le concept d’intelligence émotionnelle. Ils le définissent comme « une forme d’intelligence qui suppose la capacité à contrôler ses sentiments, ses émotions et ceux des autres, à faire la distinction entre ses émotions et à utiliser cette information pour orienter ses pensées et ses gestes ».
Ce concept est popularisé en 1995 par Goleman dans son ouvrage Emotional Intelligence. Ce livre regroupe, d’une part, différentes théories et pensées sur la question de l’intelligence émotionnelle, d’autre part des études faites sur le terrain. Il démontre notamment que les grands dirigeants ne sont pas forcément dotés d’une intelligence rationnelle supérieure à la moyenne. Bien au contraire, c’est bien souvent l’intelligence émotionnelle de ses leaders qui est la plus développée.
Dès lors, la notion du quotient émotionnel et plus tard celle des intelligences multiples viennent bouleverser nos visions de l’intelligence.
Comment évaluer son intelligence émotionnelle ?
Selon Goleman, le quotient émotionnel mesure l’intelligence émotionnelle d’une personne. Il comprend quatre éléments :
- La conscience de soi : la faculté à décrypter nos émotions et à les utiliser comme outils d’aide à la prise de décision ;
- La gestion de soi (ou contrôle de soi) : la capacité que nous avons à maîtriser nos émotions et à nous adapter à des situations changeantes ;
- La conscience sociale : la faculté à comprendre et réagir aux émotions d’autrui ;
- La gestion des relations : la capacité à inspirer et influencer l’autre afin de favoriser des relations saines, l’aptitude à gérer les possibles conflits avec autrui.
À noter, ces quatre aspects, qui peuvent être caractérisés comme des compétences, ne sont pas innés. Autrement dit, chacun peut les développer.
À quoi sert l’intelligence émotionnelle ?
L’intelligence émotionnelle (comme toutes formes d’intelligence) offre des capacités de développement importantes aussi bien sur le plan personnel que professionnel.
Au niveau personnel : mieux se connaître pour améliorer ses relations
L’intelligence émotionnelle aide :
- à mieux se connaître (ce qui favorise le contrôle de soi);
- à améliorer ses relations avec autrui ;
- à s’épanouir dans son entourage personnel.
Notons qu’il est essentiel de comprendre ses propres émotions et non de les refouler. En effet, nos émotions nous fournissent de précieuses informations sur l’adéquation de ce que nous vivons à nos besoins à un instant donné. Parallèlement, une bonne gestion des émotions favorise la maîtrise de soi, qualité indispensable pour entretenir des relations saines avec son entourage et limiter les émotions négatives.
Exemple : si une personne nous intimide ou nous fait peur, sans contrôle de nos émotions, nous allons perdre nos moyens. Au contraire, si nous savons identifier nos émotions et les contrôler, alors, nous pouvons plus facilement adopter des comportements et des attitudes appropriés.
Enfin, une intelligence émotionnelle développée favorise l’ouverture aux autres, la souplesse, la capacité d’adaptation et l’empathie. Ce sont des facteurs qui favorisent de bonnes relations interpersonnelles, le bonheur et l’épanouissement de chacun.
Rappelons également que les émotions correspondent à nos réactions face à diverses situations (peur, joie, colère, douleur, etc.). Elles nous poussent à nous remettre en question, à adapter nos actions, elles nous permettent de mieux décrypter ce qui passe chez nos interlocuteurs et surtout, elles nous poussent à agir. Ce sont nos émotions qui nous motivent, nous guident et nous donnent l’envie de nous dépasser.
Au niveau personnel, développer son intelligence émotionnelle apporte certains avantages comme, par exemple :
- Savoir s’auto discipliner : rester focus sur une tâche, résister aux tentations ;
- Apprendre et se développer grâce aux relations des autres ;
- Mobiliser son énergie : par exemple, savoir concentrer son énergie pour rester productif ou créatif notamment pendant une situation problématique ;
- Entretenir des relations saines avec ses proches et sa famille : comprendre leurs sentiments et émotions, savoir communiquer avec eux, savoir les faire évoluer, savoir rendre des services, etc. ;
- Entrainer voir entretenir sa maitrise de soi : Ne pas avoir besoin des autres pour se motiver, se concentrer ;
- Influencer l’autre sans le manipuler mais en le guidant positivement : faire en sorte que ses proches donnent le meilleur d’eux-même ;
- Rester optimiste malgré des situations changeantes ou stressantes ;
- Prouver son honnêteté, sa fiabilité et inspirer le respect ;
- Adapter sa façon de communiquer en fonction de ses propres capacités mais aussi les tempéraments de chacun ;
- Savoir s’auto-évaluer et se remettre en question pour s’améliorer ;
- Etc.
L’intelligence émotionnelle, lorsqu’elle est développée, offre de nombreux avantages. Un bon niveau d’intelligence émotionnelle ne signifie pas que vous maîtrisez toutes les qualités évoquées, certaines seront nécessairement plus développées que d’autres.
Au niveau professionnel : les émotions au centre du bien-être au travail
Le monde du travail évolue : aujourd’hui, ce n’est plus uniquement l’intelligence rationnelle (les diplômes, formations, compétences, savoir-faire) qui détermine la réussite d’un salarié, mais également sa relation à lui-même et aux autres. Ainsi, les qualités émotionnelles ont pris de l’importance dans l’entreprise.
L’intelligence émotionnelle est très utile au niveau managérial par exemple. Elle détermine la qualité d’écoute d’un manager, sa façon de faire face à un désaccord professionnel, sa capacité à comprendre les émotions ressenties par un salarié, sa maîtrise de lui-même, son aptitude à gérer son équipe.
Pour être plus précis, Goleman évoque différentes compétences professionnelles liées à l’intelligence émotionnelle :
- L’empathie évoque le fait d’être capable de détecter, comprendre les émotions d’autrui afin de pouvoir adopter leur point de vue. Ceci favorise les bonnes relations au travail et les prises de décisions en groupe, essentielles à l’évolution d’une entreprise. Sur le plan managérial, elle pousse à se mettre à la place de ses salariés, ce qui amène à une meilleure gestion des conflits, mais aussi à l’apport de propositions adaptées à chaque salarié.
- La motivation est le fait d’utiliser ses envies comme boussole qui mène vers la définition des objectifs, la prise d’initiative, l’optimisation de l’efficacité ainsi que la persévérance d’une personne. C’est ce qui nous pousse à nous lever le matin et aller travailler avec envie ! Ainsi, un manager a tout intérêt à comprendre les motivations propres à chaque salarié pour proposer des missions et solutions adéquates.
- Et enfin, les aptitudes humaines ramènent à la gestion des conflits et à la compréhension des émotions d’autrui. Autrement dit, il s’agit de « réagir avec tact ».
Un autre aspect important dans le monde du travail aujourd’hui est la recherche de sens. En effet, pour s’épanouir au travail, une personne a besoin de variété, de progression, mais aussi d’être en adéquation avec la vision et les valeurs de son emploi et son entreprise (les émotions entrent encore en jeu). Un bon manager aujourd’hui détecte, analyse et comprend les émotions ressenties par ses employés afin de leur proposer des solutions professionnelles adéquates. Autrement dit, si le manager est doté d’une empathie suffisante, alors il saura donner du sens au travail de ses salariés dans la mesure du possible. Parallèlement, les salariés sauront juger des tentatives faites par le manager pour améliorer leurs conditions de travail.
Concernant les salariés de manière générale, ce sont des aspects comme l’initiative, l’empathie ou l’adaptabilité qui importent parfois plus que les compétences acquises pendant la formation ou les expériences professionnelles passées.
Exemple : lors de la conception d’une stratégie commerciale, marketing ou encore communicationnelle, les salariés doivent analyser le comportement des consommateurs. Plus ces trois dernières stratégies répondront aux besoins et envies des prospects, plus ils se convertiront en clients. Ainsi, l’adaptabilité et l’empathie sont ici indispensables. Une commerciale faisant l’effort de comprendre le client auquel elle fait face sera plus efficace à la vente qu’un commercial dépourvu d’intelligence émotionnelle.
Pour conclure, les émotions sont omniprésentes tant dans la vie personnelle que professionnelle. Les comprendre, les siennes comme celles des autres est indispensable pour créer de bonnes relations sociales d’une part, pour être en mesure de donner le meilleur de soi d’autre part. Certaines études prouvent même qu’un entrepreneur ayant une intelligence émotionnelle développée aura plus de chance de réussir… Vous n’êtes pas d’accord ?
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