4 raisons d’adopter la Communication Non Violente dans mon entreprise
Entrons tout de suite dans le vif du sujet. La Communication Non Violente (CNV) en entreprise permet d’améliorer le dialogue au sein de ses équipes, de développer des méthodes collaboratives, de donner à chacun des outils fiables pour se comprendre et clarifier ses intentions. C’est la raison pour laquelle la CNV nous intéresse particulièrement en tant que coach d’entreprise.
Aujourd’hui, l’approche de la Communication Non Violente intéresse les dirigeants d’entreprises qui souhaitent faire de leur lieu de travail un espace d’échanges sereins et d’expression positive.
Découvrons ensemble pourquoi il est intéressant d’adopter la Communication Non Violente au sein de son entreprise.
Les origines de la Communication Non Violente (CNV)
Marshall B. Rosenberg, 1934 – 2015
Le processus de la Communication Non Violente, également appelé CNV, a vu le jour dans les années 80 grâce à l’intervention de Marshall B. Rosenberg, docteur en psychologie clinique.
Pendant plus de 35 ans, Marshall Rosenberg a créé, développé et partagé sa façon de communiquer à travers le monde. Son objectif principal était de contribuer à la paix et aux réconciliations dans les zones sinistrées par la guerre.
Au cours de son enfance, Marshall B. Rosenberg a tenté de répondre à deux questions qui lui paraissaient fondamentales :
– « Si nous, les êtres humains, aimons tellement prendre soin les uns des autres, pourquoi certaines personnes génèrent-elles tant de violence et de souffrance dans leurs interactions, même avec ceux qu’elles aiment ? » ;
– « Et, inversement, comment cela se fait-il que des personnes parviennent à rester bienveillantes, même dans des circonstances horribles et violentes ? ».
La Communication Non Violente n’est pas seulement un moyen d’échange verbal. C’est une méthode qui s’appuie sur l’empathie pour créer du lien et nourrir des relations saines avec soi et avec les autres. C’est une autre façon de s’exprimer, d’exercer son pouvoir, de penser.
Marshall B. Rosenberg a longtemps défendu l’idée que la plus grande des violences est verbale et que cette violence, quelle que soit sa forme, est une expression tragique de nos besoins. Autrement dit, c’est parce que nous ne savons pas comprendre et formuler nos besoins, que ces derniers s’expriment de manière inappropriée.
Pour Marshall Rosenberg, certaines pratiques de langage génèrent de la violence et de l’agressivité. C’est le cas par exemple des comparaisons, du chantage, des menaces. À l’inverse, d’autres formes de communication favorisent l’apaisement, l’empathie et le partage. C’est le cas par exemple lorsque nous cherchons réellement à comprendre le besoin de l’autre en lui posant des questions objectives.
Ainsi, tout au long de sa vie, Marshall Rosenberg tentera de mettre en évidence non seulement l’importance des mots que nous employons, mais également l’impact lié à la manière dont nous recevons ou répondons à un message.
Exemple : ne pas systématiquement se sentir agressé lorsqu’une personne émet une opinion différente de la nôtre est un premier pas vers la CNV.
Thomas d’Ansembourg
De son côté, Thomas d’Ansembourg a exercé pendant de nombreuses années la fonction d’avocat au Barreau de Bruxelles et de conseiller juridique pour une grande entreprise internationale. Parallèlement, il fut pendant dix ans responsable-animateur bénévole d’une association d’aide aux jeunes en difficultés.
Durant ces expériences, il a pu constater que de nombreux conflits résultaient d’une combinaison de « mal-exprimé » et de « mal écouté ». Il décide alors de se former à différentes approches psychothérapeutiques et s’intéresse de près à la CNV. Son professeur n’est autre que Marshall Rosenberg.
Selon Thomas d’Ansembourg : « Le processus de la CNV vise à aider et à éclaircir ce que nous vivons. Il ne s’agit pas de l’empathie en tant que telle, mais elle y donne accès. Il ne s’agit pas non plus d’une simple écoute, mais de « se relier efficacement à soi et à l’autre », c’est-à-dire prendre pleinement conscience de ses propres sentiments et de ceux de l’autre. »
En 1995, il fut certifié formateur en CNV et il propose ainsi depuis plus de vingt ans un travail sur la connaissance de soi, l’écoute et l’empathie.
Ressources sur la CNV
Aujourd’hui, il est possible de se former à la Communication Non Violente auprès de différents associations et formateurs. Le site internet www.cnvformations.fr par exemple a vocation à mettre en relation des formateurs avec des personnes désireuses d’appliquer les principes de la communication non violente dans leur entreprise ou dans leur vie.
Parallèlement, de nombreux ouvrages permettent de mieux comprendre la CNV. Parmi les plus célèbres d’entre eux nous pouvons citer : « Les mots sont des fenêtres ou bien ils sont des murs » ou « Cessez d’être gentil, soyez vrai ! ».
La Communication Non Violente en théorie
Comprendre les principes sous-jacents
Selon Marshall Rosenberg, la CNV est un don naturel qui nous a été retiré par une éducation et un langage basés sur l’idée que l’humain est foncièrement malfaisant. Ce modèle utilise la violence comme une norme, nuisant ainsi à nos qualités relationnelles.
La Communication Non Violente intervient pour nous sortir de ces schémas moraux négatifs. Elle permet de ne plus laisser la culpabilité, la honte, l’obligation ou le devoir guider nos relations avec les autres.
Parmi les « schémas négatifs » couramment intériorisés, nous pouvons citer :
– Être bon vs être mauvais ;
– Être normal vs être anormal ;
– Punir vs Récompenser ;
– Etc.
L’un des messages forts que tend à faire germer en nous Marshall B. Rosenberg est de ne pas se juger les uns les autres. Éliminons les messages du type « j’ai raison, tu as tort ». À l’inverse, utilisons l’empathie, la compassion et la bienveillance dans nos relations quotidiennes.
Ainsi, la CNV est une manière d’être en relation avec autrui (et avec soi), qui se base sur des outils de communication, de coopération et de résolution des divergences.
En distinguant les faits objectifs d’une part, nos sentiments et les besoins sous-tendant ces sentiments d’autre part, il nous est plus facile d’utiliser un langage favorisant l’élan du cœur. Cela va à l’opposé d’un langage basé sur le ressentiment ou la diminution de l’estime de soi.
La Communication Non Violente nous apprend à assumer la responsabilité de nos choix et de nos émotions pour ainsi améliorer la qualité de nos relations avec les autres.
En résumé, la Communication Non Violente nous aide à comprendre que :
– Nos actions servent à combler nos besoins insatisfaits ;
– La coopération est plus bénéfique que la compétition ;
– Les êtres humains peuvent naturellement contribuer à leur bonheur mutuel ;
– Nous seuls pouvons créer des relations humaines enrichissantes ;
– Nous devons apprendre à respecter nos valeurs et celles des autres ;
– Les sentiments de culpabilité, de honte, de peur et de dépression peuvent disparaître ;
– La colère ou la frustration peuvent se transformer en quelque chose de positif.
Mais comment ?
Les quatre principes de la CNV
La Communication Non Violente de Marshall Rosenberg repose sur 4 principes :
– L’Observation : observez sans généralisation ni jugement de valeur ;
– Le Sentiment : exprimez ce que vous ressentez et partagez vos émotions ;
– Le Besoin : identifiez vos besoins insatisfaits en vue d’y inscrire une action réparatrice ;
– La Demande : exprimez vos besoins, n’attendez pas que les autres les devinent sous peine de porter des jugements prématurés.
La Communication Non Violente en pratique
Pourquoi est-elle difficile à appliquer ?
En pratique, la CNV est difficile à appliquer, car elle ne correspond pas à notre manière habituelle de communiquer.
En règle générale, nous éprouvons beaucoup de mal à identifier nos émotions, nos besoins et à les exprimer pleinement.
Nous rencontrons également des difficultés à percevoir les violences orales dont nous sommes les auteurs ou les victimes.
Utiliser la CNV dans son quotidien demande une grande force d’empathie pour comprendre l’autre, et rester focalisé sur le besoin au lieu de chercher à avoir raison. Plusieurs années de pratique sont nécessaires pour que la CNV devienne un mode de communication réflexe.
En entreprise, il s’agira donc d’intégrer la CNV parmi les valeurs de l’entreprise, d’organiser régulièrement des sessions de formation et de sensibilisation, de s’assurer que les cadres et dirigeants ont pleinement intégré cette approche.
Grâce aux 4 grands principes de Marshall B. Rosenberg, la Communication non violente est une méthode permettant de communiquer clairement et avec empathie.
Comment la déployer ?
Concrètement, en entreprise, la CNV permet de gérer des conflits et facilite la communication au sein des équipes, en s’appuyant sur les principes clés suivants :
– Chacun apprend à faire des observations claires, précises et objectives ;
=> Exemple : « Pierre, tu es arrivé quatre fois avec plus de dix minutes de retard cette semaine » au lieu de « Pierre, tu es systématiquement en retard »
– Exprimer les sentiments que cette observation provoque en vous ;
=> « lorsque tu ne respectes pas les horaires, cela m’agace… »
– Exprimer le besoin qui provoque ce sentiment ;
=> « …car j’ai besoin que les consignes données soient respectées. »
– En faisant une demande concrète pour satisfaire le besoin identifié.
=> « Je te demande dorénavant de respecter l’horaire de début des réunions »
À ce stade, il s’agit bien d’une demande et non d’une exigence. Selon les principes de la CNV, si « Pierre » continue à arriver systématiquement en retard, le manager devra rechercher les motivations de ce retard avant d’adopter les compromis ou mesures adéquates.
Pourquoi appliquer la CNV dans son entreprise ?
4 exemples de bénéfice
Pendant longtemps, les outils de communication inspirés de la psychologie tels que la process communication model, l’analyse transactionnelle ou la communication non violente n’avaient pas leur place dans le milieu entrepreneurial. Aujourd’hui, ces approches centrées sur la personne incitent à repenser notre manière d’interagir avec nos employés et nos partenaires.
En pratique, la Communication Non Violente présente à minima quatre intérêts en entreprise :
- En instaurant la Communication Non Violente dans notre entreprise, nous pouvons grandement améliorer le climat général de nos équipes par le biais de l’écoute, de l’empathie et de l’expression des besoins.
- En adoptant cette forme d’expression à la fois positive, bienveillante et franche, nous contribuons à créer une meilleure ambiance de travail et une meilleure coopération dans les équipes. Cela permet de réduire grandement le niveau de stress général. La CNV est à la fois un moyen de prévention des conflits, et un outil de résolution des situations conflictuelles lorsque celles-ci sont inévitables.
- Dans la mesure où une large partie de la CNV repose sur la formulation de demande précise, concrète et réalisable, cela ne peut avoir qu’une influence positive sur la transmission des informations au sein de l’entreprise. Les relations avec les tiers en sont également bonifiées, chacun des membres du personnel ayant amélioré leur propre mode de communication.
- Un employé bien intégré et en bon terme avec ses collègues ne sera que plus impliqué dans la culture de l’entreprise. C’est pourquoi la CNV est un excellent moyen pour rétablir le dialogue et faciliter la libre expression dans les entreprises. Cela permet de faire naître des idées originales, de stimuler la créativité et les innovations.
En résumé
Ainsi, à l’aide de la Communication Non Violente nous pouvons :
– Identifier nos freins à la communication et nos comportements conflictuels ;
– Clarifier nos demandes ;
– Décrypter les signes de conflits et instaurer le dialogue ;
– Améliorer notre empathie.
La CNV nous enseigne que le respect de quelques grands principes de communication suffit à améliorer les relations interpersonnelles :
– Toujours s’exprimer avec bienveillance ;
– Écouter attentivement les besoins des autres (être attentif à la fois au langage verbal et au langage non verbal) ;
– Respecter autant que possible les besoins de chacun (ceux des autres, mais également les siens) ;
– Exprimer ses propres besoins de façon claire ;
– Formuler des demandes claires, précises, positives, réalisables ;
– Éviter autant que possible la négation ;
– Utiliser les questions et reformulations.
En définitive, la Communication Non Violente a pour but d’aider toute personne à trouver ce qui est important pour elle. Elle permet d’améliorer ses relations avec soi et avec les autres.
Loin d’être une science exacte, elle nécessite de se former en profondeur et de s’entrainer le plus souvent possible, et ce, dans tous les aspects de notre vie.
Instaurer la CNV dans son entreprise ne s’improvise pas ! mais à force de pratique, nous pouvons observer des changements rapides dans nos comportements et dans notre manière de communiquer avec nos équipes. Il serait dommage de s’en priver.
ET SI NOUS ECHANGIONS ?
Restons connectés !