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Pourquoi faire appel à un coach certifié ?
Si nous parlions d’un médecin, d’un avocat ou d’un expert-comptable, la question de la reconnaissance de la légitimité et de la formation de ce professionnel ne se poserait pas. Un coach est un professionnel de l’accompagnement des personnes et des organisations. En tant que tel, il se doit de maîtriser des connaissances et des compétences spécifiques. Devenir coach certifié c’est faire un premier pas vers l’acquisition de ces savoir-faire.
Cet article a pour ambition de mieux vous informer sur les exigences et prérequis attendus de tout bon coach professionnel. Nous espérons ainsi que vous disposerez de toute l’information vous permettant de faire des choix éclairés en tant que client.
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Une profession peu connue et très usurpée
Les métiers du coaching ne sont pas réglementés et la certification n’est pas une obligation. Aujourd’hui, n’importe qui peut se proclamer coach de vie ou coach professionnel sans avoir suivi de formation spécifique et sans avoir à justifier de ses pratiques professionnelles ni de son expérience.
Cette situation présente de nombreux désavantages et risques :
- Une méconnaissance du métier
La définition du mot coaching ne fait pas l’unanimité parmi les coachs professionnels ni parmi les organisations de coaching. Dans ce contexte, il est normal que le public méconnaisse cette relation d’aide, ses prérequis et ses exigences.
Il en ressort une méfiance vis-à-vis de cette profession dans son ensemble. Ne sachant pas distinguer les vrais professionnels des usurpateurs, le grand public se désintéresse de la profession de coaching. Beaucoup méconnaissent les bénéfices que peut apporter un coach professionnel certifié.
- Une usurpation du « titre » de coach professionnel
Peut-on réellement parler de « titre », dans la mesure où le statut de coach ne découle pas obligatoirement de certifications professionnelles ? Peut-être pas.
Néanmoins, rappelons que le coaching professionnel découle de l’art de la maïeutique. L’art de la maïeutique initiée par Socrate consiste à « faire accoucher les esprits ». Coacher une personne revient donc à l’aider à trouver ses propres solutions. Il ne s’agit pas de conseiller, mais d’adopter une posture particulière facilitant l’émergence des propres réponses du coaché.
Dans ces conditions, nous pouvons légitimement nous interroger sur le rôle d’un « coach en couture », d’un « coach en orthographe » ou d’un « coach en rangement ». Toute personne qui conseille ou apporte une expertise à une autre personne peut-elle réellement se faire appeler coach ? N’y a-t-il pas là usurpation ?
- De nombreux dangers
Le coaching est une relation d’aide qui traite de l’humain. Dès lors, il convient d’être vigilant. Un coach non légitime ne risque pas seulement de délivrer une mauvaise prestation de coaching, il peut également avoir un impact négatif sur la vie personnelle et professionnelle du coaché.
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En tant que coach, quel est l’intérêt de la certification ?
La certification de coaching permet notamment aux coachs :
- D’acquérir des connaissances fondamentales en sciences humaines, cognitives ou comportementales ;
- De mener un travail de développement personnel, leur permettant de mieux appréhender toutes les facettes de leur personne ;
- D’apprendre à gérer les relations humaines et les relations interpersonnelles (notions de transfert et de contre-transfert) ;
- De développer leur savoir-faire et leur savoir-être
Le coach personnel ou professionnel qui n’aurait pas suffisamment travaillé ces différents aspects prend le risque d’adopter une posture nuisible au coaché. Exemple :
- Conseiller au lieu d’accompagner ;
- Imposer sa propre vision du monde au lieu d’aider le coaché à clarifier par lui-même sa situation ;
- Manquer de bienveillance, d’empathie et de neutralité vis-à-vis de ses clients ;
- Chercher à exercer une quelconque influence sur les coachés, entretenir une dépendance au lieu de favoriser la prise d’autonomie.
Nous venons d’évoquer quelques-unes des conséquences de l’absence de certification. Voyons à présent les bénéfices d’une formation certifiante en coaching.
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En tant que client (coaché), pourquoi privilégier un coach certifié ?
Lorsque vous faites appel à un coach professionnel certifié RNCP ou certifié par une association de coaching reconnue, vous avez l’assurance que celui-ci a suivi une formation de coaching de qualité.
C’est surtout l’assurance que le professionnel auquel vous faites appel s’est engagé dans une démarche de professionnalisation de ses pratiques. Dans un contexte où la certification de coaching n’est pas obligatoire pour exercer, le coach certifié témoigne d’une première volonté de s’autoréglementer et d’acquérir les compétences professionnelles requises par ce métier. C’est un gage de sérieux et de responsabilisation.
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Qu’est-ce que la certification ?
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Définition
Selon la Commission Nationale de la Certification Professionnelle (CNCP), une certification professionnelle atteste de « capacités à réaliser des activités professionnelles ». Le titre certifié est donc délivré à un professionnel réputé avoir acquis les compétences, aptitudes et connaissances nécessaires à l’exercice d’un métier.
Dans l’univers professionnel de coaching, deux types de certification font foi.
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La certification RNCP
RNCP est l’acronyme de Répertoire National de la Certification Professionnelle, répertoire qui recense toutes les certifications professionnelles reconnues par l’État français, sur le plan national. Ces certifications sont prises en charge par le Ministère chargé de la formation professionnelle.
Pour que leurs formations de coaching professionnel puissent être reconnues RNCP, les écoles de coaching doivent notamment :
- Apporter la preuve que leur programme de formation est adapté aux compétences exigées par ce métier ;
- Décrire les différentes tâches que doit savoir faire un coach certifié à la sortie de sa formation professionnelle, puis mettre ces tâches en lien avec des situations professionnelles effectives ;
- Fournir des informations relatives aux activités professionnelles exercées par les étudiants de leurs trois dernières promotions (les coachs certifiés par ces écoles exercent-ils effectivement dans le secteur du coaching professionnel ?) ;
- Adapter leur programme de formation aux évolutions du métier de coach ;
- Préciser les modalités d’évaluation des futurs coachs et les modalités de délivrance du titre certifié ;
- Avoir mis en place une procédure de validation des acquis et de l’expérience.
Le titre certifié de coach professionnel est inscrit au répertoire RNCP sous la nomenclature de spécialités de formation (NSF) numéro 315, intitulée « ressources humaines, gestion du personnel, gestion de l’emploi » ou numéro 315p, intitulée « spécialités plurivalentes des échanges et de la gestion ».
Il s’agit généralement d’un titre RNCP de niveau 2 (équivalent Bac +3/4).
Au côté de la certification RNCP, on retrouve la certification ICF
La certification ICF
L’Internationl Coach Federation (ICF) est l’une des premières associations professionnelles de coaching. D’envergure internationale, elle est née aux États-Unis en 1995 et compte plus de 32.000 coachs membres dans le monde (dont environ 1.000 membres en France).
La certification ICF ne doit pas être confondue avec la certification RNCP. Alors que la certification RNCP vise à s’assurer que les personnes nouvellement formées au coaching individuel ou collectif ont reçu un socle de formation reconnue par l’Etat, la certification ICF ne fait l’objet d’aucune reconnaissance officielle. Elle est cependant reconnue dans la profession et reste un élément de crédibilité supplémentaire pour les coachs certifiés qui y ont recours.
Le processus de certification prévue par l’ICF est un processus de formation continue qui vise les coachs professionnels ayant déjà fini leur parcours en école. En effet, l’ICF demande à l’ensemble de ses membres d’entrer dans ce programme de certification dans les deux ans qui suivent leur adhésion dans l’association. Cette certification doit ensuite être renouvelée tous les trois ans.
Pour obtenir leur certification ICF, les membres doivent notamment :
- Avoir suivi une formation initiale en coaching ;
- Justifier d’une formation continue et régulière ;
- Justifier d’une expérience professionnelle et d’un nombre d’heures de pratique suffisant ;
- Être supervisé ;
- S’engager à respecter le code éthique et déontologique de l’ICF ;
- Justifier de connaissances suffisantes concernant les onze compétences définies comme clés par l’ICF (exemple : être capable de « cocréer des opportunités d’apprentissage continu […] afin d’entreprendre de nouvelles actions qui génèreront le plus efficacement possible les résultats souhaités ») ;
- Perfectionner leur pratique des onze compétences clés grâce au mentorat.
La supervision est un processus dans lequel un coach professionnel (le supervisé) se fait lui-même accompagner par un autre coach certifié plus expérimenté (le superviseur). L’objectif est de permettre au coach supervisé de bénéficier d’un regard extérieur et d’échanger avec un pair autour des difficultés qu’il rencontre dans ses pratiques. Toutes les organisations de coaching (associations professionnelles et écoles de coaching) reconnaissent la nécessité de la supervision. Nous pouvons cependant regretter que tous les coachs n’y aient pas recours.
Là où l’ICF parle de certification, l’EMCC parle d’accréditation.
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Au côté de la certification ICF, l’accréditation EMCC
Au côté de l’ICF, l’Européan Mentoring & Coaching Council (EMCC) est une autre grande association professionnelle de coaching, comptant environ 900 membres en France dans 21 pays d’Europe, dont la France.
Le processus d’accréditation de l’EMCC est l’équivalent de la certification ICF. L’accréditation EMCC (également appelé European Individual Accreditation – EIA) est un parcours de formation continue post-formation, visant à attester l’expérience professionnelle sur le terrain du coach et la reconnaissance par ses pairs. Cette certification doit être renouvelée tous les cinq ans.
Pour obtenir son accréditation, le coach membre de l’EMCC doit notamment :
- Justifier d’un nombre d’heures de pratique professionnelle suffisant ;
- Transmettre à l’association des feed-back de ses clients ;
- Suivre des ateliers de professionnalisation ;
- Être régulièrement supervisé ;
- Avoir mené un travail d’introspection et d’analyse de ses pratiques professionnelles ;
- S’engager à respecter le code éthique et déontologique de l’EMCC ;
- Maitriser les huit compétences considérées comme clés par l’EMCC (Exemple : le coach doit être en mesure de « démontrer sa conscience de ses propres valeurs, croyances et attitudes, admettre qu’elles affectent sa pratique et utiliser cette conscience de soi pour optimiser son efficacité et atteindre les objectifs du client… »).
Enfin, notons que le processus d’accréditation de l’EMCC est plus exigeant lorsque le coach professionnel n’a pas suivi une formation dans une école de coaching reconnue par l’association.
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La déclaration commune des trois grandes associations professionnelles de coaching
Les trois principales associations professionnelles de coaching en France sont :
- L’Européan Mentoring & Coaching Council (EMCC) ;
- L’International Coach Federation (ICF) ;
- La Société Française de Coaching (SF Coach).
Ces trois associations regroupent 90% des coachs certifiés ou accrédités.
En décembre 2012, elles ont rédigé conjointement la déclaration commune de coaching professionnel. Cette déclaration vise à préciser les prérequis attendus des coachs professionnels dans l’exercice de leur métier. Elle précise notamment que le coach professionnel :
- A suivi une formation spécifique au coaching ;
- Souscrit à un code de déontologie ;
- Justifie d’une pratique régulière du coaching ;
- Est supervisé ;
- Continue de se former au coaching tout au long de son développement professionnel ;
- Continue à travailler sur lui-même, notamment dans le cadre d’une démarche thérapeutique ;
- Est en mesure d’expliquer ses pratiques au moyen de référent théorique ;
- Favorise l’autonomie du coaché.
Tout coach professionnel adhérent à l’une de ces associations est réputé respecter cette déclaration, ce qui peut être un facteur rassurant pour ses clients.
La volonté des associations professionnelles de coaching de réguler la profession s’étend également aux écoles de coaching.
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.La reconnaissance des organismes de formation par les associations professionnelles
Qu’il s’agisse de l’EMCC ou de l’ICF, les deux associations ont mis en œuvre une procédure permettant de valider le processus de formation des différentes écoles de coaching. Cette procédure, indépendante de la certification RNCP, est appelée « labellisation de formation EQA » par l’EMCC, « accréditation de formation ACTP ou ACSTH » par l’ICF.
Les formations de coaching professionnel ayant obtenu leur labellisation ou accréditation justifient que leurs « étudiants coach » bénéficient notamment :
- D’un nombre défini d’heures de formation théorique, en présentiel, autour des « compétences clés » que doit maîtriser un coach professionnel certifié ;
- De sessions pratiques d’entretiens de coaching faisant intervenir le futur coach, une personne coachée et un observateur ;
- De feed-back écrit sur ces séances de coaching ;
- D’une évaluation comportant un examen écrit et un examen oral ;
- D’heures de mentoring.
Enfin, l’obtention d’une certification RNCP, d’une certification ICF ou d’une accréditation par une association professionnelle de coaching ne prive pas le coach certifié, désireux d’acquérir des compétences spécifiques, de suivre des formations complémentaires.
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Les formations spécialisées
Les processus de certification, d’accréditation et de labellisation visent l’acquisition d’outils de coaching et de connaissances générales par le coach certifié. Ils constituent son socle de base.
Cependant, en fonction de ses affinités et de ses expériences professionnelles et personnelles passées, le coach certifié peut souhaiter s’engager dans une branche particulière du coaching. Les possibilités sont nombreuses : coaching en entreprise, coaching d’équipe, intelligence collective, coaching de vie, executive coaching, accompagnement au changement…
Pour améliorer ses pratiques professionnelles, il nous semble important que le coach certifié suive des formations complémentaires et pragmatiques, en complément de sa formation de base en coaching. Il peut s’agir par exemple d’une spécialisation en programmation neuro linguistique (PNL), en analyse transactionnelle, en hypnose ericksonienne, en systémique des organisations, en gestalt, en thérapies brèves, en gestion des conflits, en technique de diagnostic des profils de personnalité (ennéagramme, process communication model, MBTI, etc..) …
Bien entendu, tous les connaissances et savoir-faire acquis ne peuvent pas remplacer un travail sur soi du coach certifié visant à améliorer ses savoir-être et développer sa posture de coach. Ils restent des fondamentaux tels que l’écoute active, l’art du questionnement, la position méta, la neutralité, le non-jugement, la bienveillance, l’empathie, le bon sens, pour ne citer que quelques exemples, qui ne peuvent pas s’apprendre de manière classique. Mais ils peuvent, si nécessaire, être travaillés par le coach certifié grâce à l’humilité, l’introspection et plus généralement, un travail de développement de l’être.
En conclusion, face à une profession qui reste trop peu réglementée, les processus de certification, d’accréditation et de labellisation offrent des repères et des outils aux coachs souhaitant s’engager dans une démarche de professionnalisation de leurs pratiques et souhaitant éviter de pratiquer un « coaching gourou » s’appuyant sur la seule intuition. Pour une discipline traitant de l’humain, il reste cependant surprenant qu’il soit possible d’exercer sans s’être approprié un socle de base de connaissance théorique et de compétences pragmatiques.
Nous espérons que cet article vous a plu, et nous serons ravis de recevoir vos commentaires, questions, et suggestions.
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