Burn-out de l’entrepreneur : reconnaître les symptômes pour agir vite

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Burn-out de l’entrepreneur : reconnaître les symptômes pour agir vite

Quel créateur d’entreprise, entrepreneur ou dirigeant de TPE – PME n’a jamais connu cet état de grande fatigue mentale, de stress et d’épuisement physique et intellectuel ? Le burn-out touche également les chefs d’entreprises. En reconnaître les symptômes permet de prévenir plutôt que de guérir.

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Qu’est-ce que le burn out ?

C’est Herbert Freudenberger, psychologue et psychothérapeute américain, qui le premier a levé le voile en 1980 sur le syndrome de burnout ou « brûlure interne » en français. Le burn-out également appelé épuisement professionnel n’est pas reconnu comme maladie professionnelle, mais il fait partie des risques psychosociaux professionnels. Il correspond à un état de stress excessif et permanent essentiellement lié, tel qu’il est connu aujourd’hui, à l’environnement professionnel. A ce propos, la traduction littérale du mot japonais pour désigner le syndrome du burn-out est « mort par la fatigue au travail ».

Les entrepreneurs n’échappent pas à l’épuisement professionnel

Le constat

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Aujourd’hui, le burn-out des dirigeants reste un sujet tabou. Il est surtout question de l’épuisement professionnel des salariés qui résulterait d’une charge de travail trop importante et d’une course excessive et compulsive à la productivité. Cependant, une étude publiée en 2014 dans le Harvard business Review rappelle que 10% des dirigeants, artisans et commerçants présentent des symptômes de pré burn-out. L’observatoire Amarok publie d’ailleurs la même année une thèse sur le burn-out en entrepreneuriat.

Causes du burn-out chez les entrepreneurs

Tout comme les symptômes de burn-out, les causes d’épuisement professionnel peuvent être nombreuses et sont différentes d’une personne à une autre. Les entrepreneurs que nous recevons en séance de coaching décrivent par exemple :

• Une anxiété permanente liée à la peur de l’échec

Edouard, 32 ans, vient de se lancer à son compte. Pour lui son entreprise c’est « sa vie, son bébé ». Ne pas réussir à atteindre une rentabilité suffisante pour vivre serait vécu comme un échec personnel. L’angoisse de ne pas réussir nuit à la qualité de son sommeil et l’amène à se surmener. Aujourd’hui, selon ses propres termes, il se sent littéralement « usé » et n’arrive plus à « recharger les batteries ».

• L’agitation et le surmenage

Paul 42 ans et solo entrepreneur est sur tous les fronts. Il assure seul sa communication, son administratif, le commercial et les aspects techniques de son métier. Il explique que son cerveau est dans un état « d’agitation permanente, qu’il ne peut pas faire de break ». Selon lui, cette surcharge de travail est à l’origine d’une baisse de motivation aujourd’hui, il n’arrive plus à ressentir de plaisir dans son activité professionnelle.

• La passion

Annie, 54 ans est psychologue. Pour elle la psychologie est une véritable passion. Prise par son dévouement, elle ne s’écoute plus, cherche à trop en faire, et trop bien le faire. Elle se désintéresse de tous sujets ne touchant pas à la psychologie, néglige sa vie personnelle. Passer des moments avec des amis est considéré comme une perte de temps. Quand elle prend conscience qu’elle présente des signes de pré burn-out, elle décide de faire une pause dans son activité pour prendre soin d’elle et reprendre des forces.

• Le perfectionnisme

Pascal, 50 ans, est à la tête d’une belle PME d’une centaine de personne. Son objectif est que sa société soit reconnue comme la « meilleure entreprise de logistique de la place parisienne ». Son niveau d’exigence le conduit à un travail excessif et compulsif et une insatisfaction permanente. Les premiers symptômes de burn-out ont été pour lui l’irritabilité, l’instabilité émotionnelle et le fait de passer successivement de la colère au découragement.

• Le fait de devoir sans cesse sortir de sa zone de confort

Maryse, 31 ans est de nature timide. Quand elle a lancé son activité de graphiste, elle a dû apprendre à parler en public, participer à des soirées networking, assurer seule son commerciale. Pour elle c’est un véritable challenge. Devoir sortir constamment de sa zone de confort associé à un stress permanent et au manque de sommeil, l’a conduit à l’épuisement, sa « zone rouge », comme elle l’appelle.

• L’absence d’équilibre vie privée/vie professionnelle

Pauline, 35 ans, vient de créer son cabinet de conseil en ressources humaines. Elle travaille chez elle dans sa salle à manger et n’arrête jamais, pas même le week-end. Il n’y a plus de séparation entre son environnement privé et professionnel. Pour Pauline, cette confusion des espaces et la difficulté de conserver un équilibre vie professionnelle/vie privée a probablement été un facteur aggravant l’empêchant de prendre du recul lorsqu’elle commence à présenter des symptômes de burn-out.

• L’isolement

Pour Thomas, 47 ans, dirigeant d’un cabinet de conseil, l’isolement est directement lié à la position de pouvoir. Il a certes une vingtaine de salariés, mais reste seul. Seul à prendre les décisions et à assumer la peur de faire un mauvais choix. Il considère qu’il se doit de faire bonne figure pour « motiver les troupes ». Il ne peut pas se permettre de laisser apparaître ses doutes ou ses fragilités. Pour Paul c’est probablement la solitude et le sentiment d’être isolé qui l’ont conduit au burn-out.

Burn-out symptômes

Les symptômes du burn-out se présentent tant sur le plan physique qu’émotionnel et comportemental.

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Symptômes physiques

Au niveau physique, le burn-out se traduit par :

• Des douleurs musculaires
• Des migraines, raideurs de la nuque, maux de dos
• Une fatigue persistante et l’incapacité de récupérer
• Un trouble du sommeil
• Des troubles digestifs
• Sensibilité accrue aux infections et maladies
• Eczéma ou autres problèmes cutanés
• Agitation nerveuse et hypertension
• Intolérance à la lumière ou au bruit

Symptômes émotionnels

• Souffrance psychologique
• Ruminations et « pensées noires »
• Défaitisme et découragement
• Tristesse chronique
• Crise d’angoisse
• Perte d’envie et d’énergie
• Instabilité émotionnelle
• Dépression, crise de larme
• Sentiment d’insécurité
• Stress
• Sentiment de frustration
• Sentiment d’ennui ou de lassitude
• Sentiment d’incompétence
• Détachement émotionnel
• Résignation
• Sensation de vide intérieur
• Impression d’être sous tension

Symptômes comportementaux

• Changements de comportement fréquents
• Difficultés à déléguer
• Colères, impulsivité et agressivité
• Susceptibilité
• Attitude négative et cynique
• Isolement, repli sur soi
• Pensées suicidaires
• Troubles de la concentration
• Pertes de mémoire
• Difficultés à organiser ses idées
• Abattement
• Baisse de la confiance en soi et sentiment d’échec
• Dépersonnalisation (ne plus tenir compte de ses besoins ou de ceux d’autrui)
• Déni des difficultés
• Exigence excessive
• Non-écoute
• Diminution des capacités à communiquer
• Impatience

Éviter le syndrome d’épuisement professionnel

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S’imposer des moments de repos

Pour éviter les symptômes de burn-out, il est impératif de savoir s’arrêter, s’autoriser des temps de pauses et de relaxation, veiller à dormir suffisamment.

Si vous considérez que votre charge de travail ne vous permet réellement pas de prendre des vacances dans l’immédiat, une solution alternative est de vous déconnecter en changeant d’air. Vous pouvez envisager de travailler dans un endroit différent, au calme et proche de la nature.

Éviter l’isolement et le retrait

Le risque de stress chronique peut fortement être réduit en échangeant avec des amis, de la famille ou des confrères. Participer à des soirées networking permet également de prendre du recul et de bénéficier du soutien social.

Prendre soin de soi

Bouger, faire du sport, faire attention à son alimentation et à sa santé, s’écouter permet également de limiter les risques d’épuisement. La méditation est également un excellent moyen de réduire le stress et de se ressourcer. Quoiqu’il en soit, il est important de consulter son médecin dès les premiers symptômes pré burn-out.

S’organiser

Les risques de surcharge cognitive et d’anxiété augmentent avec l’incertitude. S’organiser, prendre le temps de définir son planning, gérer son temps ou se construire des routines sont autant de moyens d’éviter un niveau de stress trop important.

Renoncer au perfectionnisme

Apprendre à dire non, à faire appel à des prestataires de confiance ou à déléguer diminue le sentiment de devoir tout gérer et réduit ainsi le risque de stress chronique.

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En dernier recours

Si les symptômes de burn-out n’ont pu être évités, votre médecin traitant peut être amené à vous prescrire des médicaments tels que des antidépresseurs associés à un suivi par un psychothérapeute.

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En conclusion, il n’est pas évident d’être à son compte. Mais il est important de privilégier la pérennité de son entreprise plutôt que les résultats immédiats. Cela n’est possible que si l’entrepreneur veille à son équilibre sur la durée. Quoiqu’il arrive, l’épuisement au travail est contre-productif.

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