Travailleur indépendant, êtes-vous en burn out ou en dépression ?

Burn out vs depression

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Travailleur indépendant, êtes-vous en burn out ou en dépression ?

 

Passionnés par la création d’entreprise, nous ne cesserons pas de le dire : l’aventure entrepreneuriale est l’une des plus belles aventures du monde. Elle reste cependant exigeante.

 

Lorsque nous créons une entreprise et que nous nous investissons corps et âme dans son développement, il est parfois difficile de gérer toutes les casquettes nécessaires : se faire connaître, apprendre à vendre, trouver des financements, gérer des salariés ou côtoyer l’aspect juridique…

Il arrive parfois que sans même nous en rendre compte, ce projet rêvé accapare tout notre temps et toute notre énergie, bien souvent pour le meilleur. Parfois pour le pire.

Dans quelques situations, une spirale infernale s’installe petit à petit et ce que nous pensions être de petites douleurs passagères devient des malaises grandissants. Dans des situations extrêmes, tous ces symptômes réunis nous empêchent d’avancer, d’aller au bout de notre projet et impactent par la même occasion notre vie personnelle. La dépression s’installe. Mais sommes-nous réellement sûrs qu’il s’agisse d’une dépression ? Car très proche de cette maladie existe le burn-out.

 

Apprenons dès maintenant à faire la différence entre ces deux maladies et à mettre des actions en place pour y remédier.

 

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Le burn out ou la dépression du dirigeant : un risque discret, mais justifié

 

De nos jours, le burn out du dirigeant reste éclipsé par celui des salariés. Nous en entendons peu parler, comme si l’épuisement professionnel ne pouvait concerner que ceux et celles qui doivent faire face à un lien de subordination trop rigide.

Pourtant, comme en témoigne un article du Harvard Business Review publié en 2014, le burnout du dirigeant est un phénomène bel et bien réel. Et c’est bien naturel ! Compte tenu du stress quotidien que vivent beaucoup d’entrepreneurs, mais également de leur niveau d’implication dans leur projet et de leur exigence vis-à-vis d’eux même, il semble naturel que certains d’entre eux connaissent des moments d’épuisement.

 

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Distinguer le burn out de la dépression

 

Un peu d’histoire

 

Largement répandu dans le langage courant sous des acceptions diverses, le burn-out entraine une certaine confusion dans son diagnostic. Les caractéristiques notables de la maladie sont d’ailleurs très proches de ceux de la dépression.

Dans les années 1950, les psychiatres européens ont observé et constaté de manière assez fréquente que les personnes consciencieuses soumises à de fortes responsabilités professionnelles souffraient d’une forme particulière de dépression : la dépression d’épuisement. Ce n’est que plus tard dans les années 1970 que l’on a commencé à s’intéresser de plus près à la dégradation des conditions de travail d’un point de vue scientifique. Ce sont ces travaux qui ont permis d’affirmer que les symptômes du burn-out et de la dépression se chevauchaient.

 

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Trop longtemps victime d’un manque de reconnaissance, les personnes souffrant de burn-out se sont vues diagnostiquer la maladie bien trop tardivement. Fort heureusement les choses ont changé. En mai dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré, lors de la 72e assemblée, le burn-out comme étant une maladie. Elle précise que le burn-out « fait spécifiquement référence à des phénomènes relatifs au contexte professionnel et ne doit pas être utilisé pour décrire des expériences dans d’autres domaines de la vie » (comme peut l’être la dépression).

 

Il convient donc de faire très attention et de ne pas mélanger burn-out et dépression !

 

Quelques indices permettant de distinguer le burnout de la dépression

 

Sans qu’il s’agisse d’une science exacte, nous pouvons citer quelques éléments qui permettent de distinguer le burn-out de la dépression :

 

  • L’installation de la maladie

Contrairement à la dépression qui s’installe de manière progressive, le burn-out apparaît soudainement par une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux

 

  • Son origine

Le burn-out puise sa source dans un phénomène de saturation mentale et émotionnelle, lié à une surcharge de travail. A l’inverse, la dépression connait des causes plus complexes, associant différents critères encore méconnus. Ainsi, selon les professionnels, la dépression provient d’une combinaison d’éléments à la fois biologiques, psychologiques et environnementaux.

Dit autrement, le burn-out est une réponse de l’organisme suite à un stress prolongé provenant de l’extérieur. A l’inverse, la dépression est une résultante d’éléments à la fois extérieurs (exemple : un contexte donné) et internes (exemple : un schéma de pensées négatives).

 

  • Les manifestations émotionnelles

Qu’il s’agisse de burn-out ou de dépression, la personne sujette a tendance à se replier sur elle-même, à s’isoler. Un état de tristesse s’installe. Cependant le burn-out s’associe généralement à des sentiments du « registre » de la colère, de l’irritabilité et de l’instabilité émotionnelle. Parallèlement, les émotions sous-tendant la dépression sont plus proches de la douleur morale, de la lassitude, de l’abattement.

 

 

douleur morale

 

 

  • Les manifestations physiques

Les manifestations physiologiques du burn-out et de la dépression sont quasiment identiques. On assiste essentiellement à un ralentissement des fonctions vitales. Léger bémol, dans le cas du burn-out, la personne sujette cherche à être toujours dans l’action. Elle « s’agite » sans pouvoir atteindre des résultats concrets, contribuant ainsi à aggraver son épuisement.

 

  • Les schémas de pensées

En lien direct avec les manifestions émotionnelles, les schémas de pensées associés au burnout et à la dépression sont différents. Dans les deux cas, les schémas de pensées sont altérés. Cependant, dans le cas du burn-out, nous avons généralement tendance à nous sentir agressés, persécutés. Nous devenons rapidement paranoïaques. Dans le cas de la dépression, nos pensées sont plus proches de pensées de lassitude, de cynisme. Nous devenons pessimistes.

 

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Burn-out ou dépression chez les travailleurs indépendants : quelques signes précurseurs

 

Un environnement professionnel instable, un manque de moyen, des relations professionnelles difficiles ou l’empêchement de tenir ses engagements sont les principaux facteurs déclenchants d’un état d’épuisement chez le dirigeant d’entreprise.

 

Les signes précurseurs du burn-out ou de la dépression sont les suivants :

  • Une fatigue chronique persistante ;
  • Des troubles du sommeil : les nuits sont de plus en plus perturbées par des insomnies, des réveils nocturnes, des cauchemars ;
  • Des troubles de l’alimentation : problèmes digestifs, ulcères d’estomac, perte ou prise de poids importante ;
  • Une humeur variable (irrité, colérique, agressif, impulsif, anxieux, associable) ou maussade (peu ouvert à la discussion, sujet à des pleurs fréquents);
  • Un système immunitaire déficient : risques d’infections plus fréquents (rhume, grippe, otite, sinusite), problèmes cutanés, troubles de la mémoire, perte de concentration ou difficulté à exercer un bon jugement, ralentissement des fonctions vitales ;
  • Des troubles physiques : vertiges, palpitations …

 

 

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Ces troubles biologiques et physiologiques s’accompagnent généralement de sentiments plus profonds liés aux conditions de travail :

  • Une sensation de démotivation : des difficultés à se lever le matin par manque de motivation constante ;
  • Une sensation de surcharge de travail ;
  • Un sentiment de désengagement, d’incompétence ou d’échec ;
  • Un sentiment d’épuisement, d’inquiétude et d’insécurité omniprésent ;
  • Le doute, la perte de confiance et d’estime de soi ou encore l’isolement et le repli sur soi s’installent doucement.

 

Ainsi, nous pouvons dire que le burn-out n’est autre que la rencontre d’une personne démotivée et d’un environnement de travail qui ne lui permet plus de s’épanouir. Le travailleur indépendant sature, se sent constamment en surcharge de pression : c’est ce stress prolongé qui le conduit au burn-out.

Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter notre infographie « le burn-out de l’entrepreneur ».

 

Sortir du burn-out ou de la dépression

 

Hélas, il n’existe pas de solution miracle ! Le plus important à cette étape du diagnostic est de prendre soin de soi, d’être bien entouré, de parler de son ressenti et de ses pensées actuelles et de consulter un professionnel pour se faire aider.

 

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« Mieux vaut prévenir que guérir ! ». Face au burn-out ou à la dépression, il est préférable de mettre en place un certain nombre de moyens de prévention. Des habitudes simples telles qu’apprendre à gérer son temps, éviter l’isolement ou encore conserver une vie sociale peuvent limiter ces risques.

 

En parallèle et pour pallier les éléments stressants déclencheurs chez l’entrepreneur (objectifs à atteindre, conflits, deadlines importants, rushs de commandes, etc.) voici quelques points sur lesquels nous pouvons travailler :

 

  • Sachons dire non

Notre activité économique tourne à plein régime, n’acceptons pas toutes les nouvelles opportunités. Ne nous rajoutons pas de stress inutile, si nous savons que nous ne pouvons pas honorer nos engagements dans la sérénité.

 

  • Dégageons-nous du temps pour nous

Prenons du temps pour nous relaxer, penser à autre chose que le travail. Les moments de détente permettent de se concentrer sur l’essentiel et d’éloigner les sources néfastes du travail. Travaillons de manière effective, apprenons à lâcher-prise. Mettons-nous au yoga, à la méditation ou faisons simplement une sieste pour nous détendre.

 

  • Apprenons à déléguer

Il est important pour le dirigeant d’apprendre à composer avec des aspects très différents de l’entrepreneuriat (management, commercial, marketing, production, comptabilité…). Solliciter nos équipes ou des aides ponctuelles (sous-traitants, free-lances), nous permettra de souffler. Loin d’être une dépense inutile, faire appel à des prestataires extérieures nous permet de nous concentrer sur l’essentiel et ainsi d’optimiser notre temps.

 

  • Acceptons nos limites

Acceptons de ne pas être tout puissants. Apprenons, à dire « je ne peux pas », à accepter de l’aide, parfois à renoncer à certaines idées.

 

  • Fixons-nous des objectifs réalistes

Des objectifs trop ambitieux, irréalistes ou tout simplement trop lointains sont de véritables « braises » pour un phénomène d’épuisement ou de surmenage. Il est important de vérifier que nos objectifs sont atteignables (ils dépendent de nous) et réalistes (il est matériellement possible de les atteindre). Afin d’éviter les pertes de motivation et le désengagement, il peut également être opportun de découper nos objectifs en sous-objectifs.

 

  • Entourons-nous

Il peut aussi bien s’agir d’une personne de confiance avec laquelle nous pouvons partager nos préoccupations, de bons amis avec qui boire un verre régulièrement, ou d’un partenaire professionnel auprès de qui déléguer certains sujets…

 

  • Ne nous isolons pas

Dans la continuité de l’item ci-dessus, il est essentiel pour le chef d’entreprise de ne pas céder à l’isolement. Dans cette optique, les bureaux partagés, les espaces coworking, les réseaux professionnels, les soirées networking par exemple sont un bon remède.

 

 

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Lorsque l’on sait que 12% des dirigeants et 21% des indépendants affirment avoir déjà connu un burn-out (d’après une étude menée en 2017 par Viavoice / Harmonie Mutuelle), éviter le point de non-retour est essentiel. Trop souvent amenés à « encaisser » les signes précurseurs du burn-out – sans même s’en rendre compte – les dirigeants d’entreprise peuvent parfois imploser au moment de l’apparition des premiers signes.

 

Le burn-out ou la dépression des entrepreneurs restent des maladies sournoises et insidieuses, qu’il convient d’apprendre à identifier. Entourons-nous et apprenons rapidement à échanger sur nos difficultés, car rappelons-le, bien que dirigeants, nous sommes des êtres humains.

 

Rencontrer des difficultés est tout à fait normal et en discuter reste la meilleure façon de trouver des réponses pour ne pas s’enliser, et ainsi, sortir de cette mouvance. C’est seulement en travaillant sur notre contexte professionnel, notre soif de contrôle et nos pensées stressantes que nous pourrons vaincre le surmenage professionnel !  

 

 

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